Un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale célèbre son 100e anniversaire à Coaticook
COATICOOK. À l’occasion de son 100e anniversaire de naissance, Rolland Lamontagne s’est offert un p’tit retour dans le temps, levant ainsi le voile sur son passage au sein des forces armées lors de la Deuxième Guerre mondiale.
« Je n’ai peut-être pas été au front durant ce conflit, mais ça ne veut pas dire que je n’ai rien à raconter », raconte celui qui paraît toujours en bonne forme malgré son âge avancé.
À peine âgé de 20 ans, M. Lamontagne fait son entrée au sein de l’armée. Ses supérieurs le dépêchent du côté de Gander, à Terre-Neuve. À l’époque, le territoire n’était pas encore une province canadienne et appartenait à l’Angleterre. Les Américains occupaient le site et l’aéroport. « S’il devait y avoir une invasion du continent, il fallait être prêt. Et c’est exactement ce qu’on faisait. On pratiquait et on s’occupait à entretenir les canons qui auraient abattu les avions. On passait chacun notre tour à la garde, de jour, comme de soir. Comme plusieurs, ça m’est déjà arrivé de dormir », rigole-t-il.
Bien évidemment, le conflit, qui s’est déroulé de 1939 à 1945, ne s’est jamais rendu de ce côté-ci de l’Atlantique. Outre les nombreux entraînements, les militaires ont pu aussi se divertir durant ces temps incertains. « On allait souvent aux p’tites vues. Les Américains avaient deux gros théâtres. On ne pouvait pas partir de cette ville. Les films étaient pas mal le seul désennui qu’on avait. »
Grand amateur de baseball (il aurait pu pratiquer ce sport « 24 heures par jour » s’il avait pu), Rolland Lamontagne s’est même aligné pour… les Américains. « Ma position, c’était l’arrêt-court. L’équipe du Canada en avait déjà un et elle n’en voulait pas un autre. Je me suis donc entraîné avec les Américains. Ils ont aimé mes performances et m’ont gardé avec eux. On est même allé jouer à Saint-Jean, l’une de nos rares sorties. »
Autre fait intéressant sur son temps dans les Forces armées, M. Lamontagne était accompagné de ses cinq frères, Armand, Paul, Wilfrid, Noël et Gérard, tous aussi sur les rangs.
Le principal intéressé avoue avoir ressenti un soulagement à l’annonce de la fin de la guerre. « Lorsque ç’a été terminé, on m’a envoyé à Québec, recevoir les nouveaux arrivants au manège militaire. Les gars fêtaient pas mal fort à leur retour du front. Ils en oubliaient leurs montres, leurs bagues… et même leurs dentiers », énumère le centenaire, qui a quitté les Forces une année après la Deuxième Guerre mondiale.
JEUNE DE CŒUR
Rolland Lamontagne a célébré ses 100 ans, le 5 juillet dernier, entouré de ses camarades anciens combattants et membres de la filiale coaticookoise de la Légion royale canadienne. Se disant en pleine forme, il avoue ne pas connaître le fameux « secret » d’une longue vie. « C’est peut-être un miracle. Il y en a qui me disent que c’est mon sourire. » Ça pourrait aussi être le p’tit verre de brandy qu’il avoue prendre de temps en temps.
Chose certaine, on peut le voir quotidiennement au volant de son nouveau quadriporteur dans les rues de Coaticook. « Ça me rend une certaine liberté », confie-t-il.